samedi 29 juillet 2017

EXTREME ORIENTALISME


HANAMI  : "La vision des fleurs". Coutume traditionnelle consistant à se livrer à la contemplation des premières floraisons de pruniers puis - et surtout- des cerisiers.
Elle remonte au VIII e siècle et était réservée à l'aristocratie. Généralisée au niveau de la populace à partir du début du XVII e. Aujourd'hui, c'est "The Evénement" avec de grandes réjouissances et le rassemblement des familles entières sous les arbres fleuris. Il faut réserver sa place à l'avance et télévisions et radios sont mobilisées.



  Le TOKAIDO : La ligne Shinkansen Tôkaidô est une ligne à grande vitesse japonaise affectée au
transport des voyageurs entre Tokyo et Osaka. Inaugurée en 1964, c'est la plus ancienne ligne à grande
vitesse dans le monde. Elle doit son nom à la route du Tokaido (Route de la Mer de l'Est) qui existe
depuis le IX e siècle. Artère vitale, elle était célèbre  aussi bien pour le confort des voyageurs que pour
les commodités qu'elle offrait : chevaux, bœufs, palanquins, portefaix, serviteurs et gardes du corps.
En 1832,  Ando Hiroshige, peintre passionné de paysage fit le voyage et subjugué, il traça nombre
d'esquisses destinées à la création d' estampes représentant les 52 relais du parcours ; ce fut une réussite artistique et commerciale.  Le charme de cette série tient aux couleurs, à la finesse et à l'exactitude des

détails, à la beauté de l'atmosphère. Ma préfèrée est la 14 :   le "Yoshiwara" pas plus géniale ques les 53 autres mais pour un détail : c'est la seule vue du Tokaido où
l'on peut voir le Mont Fuji à main gauche ; partout ailleurs, l'ordre est respecté : l'océan à gauche et le
Fuji à droite. D'ailleurs la scène est souvent intitulée : "Le Fuji à gauche". En japonais, bien entendu.



 HARAKIRI :  terme "argotique" pour désigner le  seppuku (切腹, littéralement « coupure au ventre ») qui est une forme rituelle de suicide masculin par éventration, apparue au Japon vers le XIIe siècle dans la classe des samouraïs, et officiellement interdite en 1868. Traditionnellement, il se fait dans un temple en s'ouvrant l'abdomen avec un tantō (sabre japonais le plus court), ce qui libère l'âme, le ventre étant, chez les japonais, très intimement lié à la naissance et à la vie. Les femmes nobles et les femmes de samouraïs n'avaient pas accès au seppuku et se tranchaient la carotide avec un tantô après s'être entravé les jambes afin de garder dans la mort une attitude décente. Cette forme de suicide s'appelle jigai.  Elles pouvaient également s'étouffer en avalant leurs bijoux. Au choix.

1804-1818, Japon, artiste : Teisai Hokuba:
Le KIMONO : littéralement "chose que l'on porte sur soi" est le vêtement traditionnel japonais aussi bien pour les hommes, les femmes ou les enfants. Ses manches sont très longues pouvant aller jusqu'au sol. On le porte TOUJOURS côté gauche sur côté droit ce qui permettait d'y cacher une arme facilement récupérable et d'autre part, seuls les morts sont habillés en croisant le kimono de façon inverse. Le vêtement est porteur de toute un symbolique et de messages sociaux relatifs aussi bien à l'âge, au rang et aux circonstances par sa matière, ses motifs, ses couleurs, la longueur des manches  Sa ceinture - obi - le maintient en place ;  habituellement nouée dans le dos, elle l'est devant pour les prostituées.


Le LOTUS D'OR : Sous cette jolie image se cache une expression de la barbarie humaine envers ses semblables et surtout les femmes ; il s'agit d'une coutume ancestrale chinoise consistant à bander les pieds des petites filles entre 4 et 9 ans pour leur briser les os et les maintenir   à l'aide de bandelettes repliés sur eux-mêmes de façon à ce qu'ils ne dépassent pas 7 cm de long (à 10 cm, c'est un lotus d'argent). Bien entendu, tte marche normale était impossible de par la douleur et les complications : paralysies,  infections voire gangrène mortelle courantes.  Les lotus d'or étaient signes de richesse et synonymes d'érotisme. Cette charmante coutume perdurera jusqu'en 1902.
   
LE WABI SABI : 侘寂
C'est une harmonie avec la nature dont les imperfections mêmes constituent la beauté spontanée, sans prétention ni artifice.  Wabi  :  solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie… Sabi : altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets.

En fait c'est voir la beauté des vieilles choses. Signifie également que le chemin vaut plus que la destination.



La GEISHA : Une des plus grandes confusions occidentales qui veut que geisha égal prostituée.
Du Japonais Gei ( Art ) et Sha ( la personne), le nom de cette profession décrit bien son domaine : savoir par leur culture animer une réunion ou un dîner pour plusieurs invités. Leur instruction méthodique de l'art de la danse, du chant ou de poésie mais également de la conversation destinent ces professionnelles à divertir des personnalités riches et cultivées. Les Geishas sont des artistes et mettent tous leurs  talents à    animer et "enchanter" une rencontre ou un dîner entre personnages importants ( politique, économie...). La toilette (un kimono pouvait coûter jusqu'à 50.000 €), les bijoux, le maquillage  élèvent le montant de la    prestation qui  restreint cette possibilité aux grandes sociétés ou partis politiques influents. D'ailleurs, seul un nombre limité d'invités, ayant une parfaite connaissance de la culture japonaise, peuvent véritablement apprécier cette forme d'art "vivant". Bien entendu, le "plus si affinités" n'était nullement exclu.